lundi 2 juillet 2018

Cantine de la Gare VII Conclusion

si vous le souhaitez le document complet avec les annexes ICI

Conclusion

Après ce long travail de collecte sur les 5 années de fonctionnement de la Cantine de la Gare de Montargis, quelques questions restent ouvertes.
Nous ne sommes pas sur d’avoir exhaustivité des dons ni en espèces ni en nature dans notre relevé hebdomadaire. En effet la somme totale obtenue par le regroupement de la totalité des dons, 66 781,11 fr et la somme déclaré par le trésorier, 98 339,75 sont loin s’en faut proches , +30 % d’écart. Des erreurs de saisie de notre part, des « oublis » du Gâtinais, ou de la communication du comité vers le journal en sont sans doute la cause. L’écart est retrouvé dans le nombre de rations distribués est bien moindre, 342 905 pour 374 300 déclaré en fin de parcourt soit un écart de 10 % seulement.
Cependant, on ne pouvait viser l’exhaustivité dès lors que nous n’avions pas la source réelle de compte , mais seulement une communication indirecte par un tiers. Ce qui est le plus intéressant c’est d’avoir pu « descendre » jusqu’au niveau le plus bas pour voir se profiler les dons , les donateurs et la nature de leurs dons, marquant de ce fait, l’implication de la population dans le soutien à leur soldats, que dire de la générosité de Mme Rosse ?.
Pendant plus de 220 longues semaines, une quarantaine de personnes s’est dévouée 24h 24 , 7jr/7 pour assurer un service largement apprécié par les militaires et les réfugiés si l’on en croit les témoignages de reconnaissance reçus par le comité.
Certes, cette cantine de gare n’a pas eu l’ampleur, ni la reconnaissance qu’on pu avoir les cantines des grandes gares parisienne, ni celle du Palais du Poilus à Dijon, ni la « richesse » de celle d’Orléans , cependant elle a joué son rôle, et pleinement, elle fonctionne dès septembre 1914, bien avant la généralisation voulue de la fin 1917 , pour accompagner les permissionnaires de 18-19 comme la cantine d’Orléans. Elle fut a l’exemple de bien d’autres petites structures qui virent le jour de la volonté de quelques personnes devant un grand vide de solidarité.
Cette étude illustre un des volets de la vie pendant ces années de guerre dans une petite sous-préfecture avec sa ronde de notables et de petite gens. Elle complète la fresque commencée par les Poilus de l’AME, les Formations sanitaires, les Prisonniers de guerre allemand dans le Gâtinais, en attendant le retour du 82e, ce qui terminera la fresque commémorative du centenaire de la Grande Guerre à Montargis.

Annexe 10:Compte rendu de la séance de dissolution Mai 1919

Nos lecteurs savent que la cantine de la gare de Montargis, réservée aux réfugiés, militaire, blessé ou isolé de passage en gare, fondée le 7 septembre 1914, a été dissoute en date du 15 avril dernier.
Les comptes de liquidation étant définitivement arrêtés et régularisés, conformément aux prescription du contrôle des œuvre de guerre, le comité conviât en assemblée générale, dimanche dernier, 7 mai, à l’hôtel de ville, tous les collaborateurs et bienfaiteurs de l’œuvre.
La réunion s’ouvre à 2h, sous la présidence de M Lesueur, sous-préfet de Montargis, qui a, a sa droite M. Le Brecq, député du Loiret et à sa gauche m Falour, maire de Montargis et le Lieutenant-colonel Tissier , commandant d’armes.
Dans la salle, tous les fondateurs et collaborateurs, de nombreux maires des communes environnantes.../..
.../...S’adressant à ses auditeurs M Lesueur poursuit :
Les événements qui se sont succédés depuis la signature de l’armistice, événements qui vont aboutir à la signature de la paix , ont amené la cantine a cesser son action bienfaisante.
Vous savez tous qu’au début de la guerre quelques-un de nos concitoyens ont conçu ce projet fraternel d’organiser à la gare une cantine à entrée gratuite ravitaillant les blessés militaires, les soldats de passages, et les réfugiés. Tout à l’heure, M. Malifert vous donnera connaissance du bilan de cette œuvre. Vous vous rendrez compte combine l’exercice s’est terminé en pleine prospérité et comment l’œuvre a pu faire bénéficier du reliquat des somme en caisse de l’Œuvre des orphelins de guerre.
Ainsi, après avoir aidé les parents, elle se retourne vers ceux qui sont les fil de héros que nous avons vu passer en gare et que jamais peut-être nous n’avons vu revenir.
Le Comité a pensé qu’il était convenable avant que soit prononcé la dissolution, de réuni en une dernière assemblée tous ceux qui, depuis le début, avaient apporté à la cantine leur entier concours, leur temps,leur argent, leur générosité, leur cœur.
Il a pensé qu’une dernière fois, en votre présence, devaient être proclamé les résultats de cette union féconde de plus de 4 années. Ainsi, vous vous rendrez compte de l’emploi des dons et des sommes, et il n’y a point de termes assez expressifs, assez choisis, pour remplacer l’éloquente brutalité des chiffres.
M. le sous préfets fait alors connaître que la cantine de la gare, en 4 ans, a pu ravitailler 374.300 passagers, hommes, femmes, enfants qui ont pu non seulement trouver à Montargis le ravitaillement indispensable, mais le réconfort. La manière de donner, dit-il, vaut mieux que ce que l’on donne. Ceux qui passaient fuyaient l’envahisseur, étaient blessés ou retournait au front. A la cantine, ils ont trouvé une aide fraternelle, un bienveillant secours. Dans ce petit Hall Vitré, ils ont connu cette affabilité exquise, cet empressement qui s’ajoutent aux fleurons de notre devise montargoise et la font plus belle. Toujours bien reçus, ils ont puisé, dans de courts instants, un réconfort considérable ce qui réconfort dont ils avaient tant besoin. Chaque unité, ballottée par les événements, entraînée dans cette gravitation infernale de la guerre, a pu ainsi jouir de repos, de tranquillité, presque de douceurs.
Examinant ensuite la totalité des sommes recueillies, M. le sous-préfet dit que la crudité des chiffres ne fait que mieux ressortir le dévouement, le désintéressement absolu de ceux qui n’avaient pas d’autres buts que de venir en aide ; par la-même, ceux qui allaient au front ou qui se trouvaient de passage, ont vu que ceux de l’intérieur avaient su remplir leur devoir.
Voilà donc ce que fit la cantine. Aujourd’hui sont réunis ceux et celles qui ont contribué a son maintien, à son extension, à sa prospérité : ceux qui ont eu la première pensée et que rien jamais n’a rebuté, ceux qui n’ont agi que pour un idéal et qui pendant 4 ans ont payé de leur personne, dans un effort soutenu, sachant susciter, coordonner et utiliser tous les efforts.
Il sied, dit M. Lesueur, de ne point se congratuler sur le résultat du bien que l’on fait. Permettez mois d’oublier que je suis le président d’honneur ; faites que je ne sois ici que le représentant du Gouvernement et laissez moi, à ce titre, vous dire toute ma reconnaissance.
M. Le sous-préfet ne décernera pas de compliments banals ; il sait que ces hommes de bien, ces dames dont es sentiments se sont manifesté de façon si spontanée et si soutenue, ont trouvé dans l’accomplissement de leurs actes la seule récompense qu’ils ambitionnaient ; c’est un tire de plus à la reconnaissance d payes. En son nom et au nom du Gouvernement, il peut donc aujourd’hui dire que tous ont bien mérité de la reconnaissance française
Lorsque les applaudissement eurent cessé de crépiter, M. Lesueur reprit :
« Vous me permettrez de donner de donner connaissance de quelques lettres, tant civiles que militaires à l’œuvre de la cantine » Et successivement il donne lecture de lettres de m, le général de l’Espée  qui commanda la 5e région ? et de M. le général commandant la 5e et 6e subdivisions à Auxerre.
A la suite du don qui a été ait à l’œuvre des orphelins de guerre, m. le Préfet du Loiret lui a écrit directement pour le prier de transmettre ses félicitations au comité d’une œuvre dont l’action fut di bienfaisante. Cette missive renfermait également la lettre par laquelle M. Maurellet, inspecteur d’académie, accusait réception des fonds versés en indiquant que le montant en serait accordé aux orphelins de guerre de l’arrondissement de Montargis (long applaudissements)
Enfin pour en terminer avec la lecture de la correspondance, M ; Lesueur lit la lettre d’un soldat de l’infanterie de marine, qui , deux fois, une premier fois étant blessé, une deuxième fois passant en détachement à destination du front, a été reçu à la cantine. De l’affabilité de l’accueil reçu, ce soldat a été profondément touché et il a tenu en manifester sa reconnaissance.
De nouveaux applaudissements se font entendre et m. Malifert se lève pour faire connaître le compte rend financier, ou plus exactement le bilan de liquidation. Tout d’abord, m ; Malifert veut rappeler le souvenir des membres de la cantine disparus depuis le début de la tourmente : MM. Guillaume, Viratelle, Gaullier, Meigiel, et renouvelle a leurs famille l’expression de ses sincères condoléances
Puis après avoir adressé à MM. Le sous préfet, le député et le maire de Montargis ses plus respectueux compliments, il présente à ses auditeurs un compte rendu financier des plus précis et des mieux documentés, mais dont l’exposé nous entraînerait a de trop longs développements ; Nous ne présentons donc à nos lecteurs que le bilan de liquidation qui s’établit ainsi.
Recettes- Souscriptions et dons en espèces  :98.389 francs 75
Dons en nature évalués : :15.727 francs 55
Ensemble : :114.097 francs 30
Dépenses – Soupes, pain, légumes, fromages, fruits, biscuits, épicerie, viande, boissons, matériels, entretien, chauffage, éclairage, frais d’administrations, salaires...  :110.063 franc35
Reliquat : Dévolu à l’œuvre des Orphelins de Guerre ; espèces, 4033fr 95 ; matériel expertisé, 800fr , ensemble, 4,833fr 95
Ravitaillés : Réfugiés, rapatriés, soldats, blessé, isolés ou en petit détachements : 374.300
Après l’exposé si documenté de m. Mailfert, M. Le Brecq, député, qui a entendu avec plaisir les paroles éloquentes de M. le sous-préfet, n’aura que peu de chose à dire. Toutefois, il a vu dans l’œuvre un effort où se combinèrent toutes les bonnes volontés ; en rendant hommage au dévouement des membres du Comité, il veut célébrer dans leur action une nouvelle manifestation de l’union sacrée. Car la cantine s’adressa à tous, sans distinction de nuances ou de partis elle fit appel au superflu, mais aussi au nécessaire et son appel : « Donne qui peut », dit mieux que les phrases la collaboration des modestes, dont l’obole mille fois répétée fit vivre et prospérer l’œuvre fraternellement organisée.
Comme représentant de l’arrondissement, M ; Le Brecq adressera un merci profond aux collaborateurs de l’œuvre de la cantine. Ses remerciement iront également aux maires de l’arrondissement qui l’ont soutenue de leur mieux, aidant ainsi à la bonne réputation de franche hospitalité et de cordialité de notre région. De cette œuvre, conclut M. Le Brecq, il restera le souvenir d’une œuvre d’union sacrée, d’un acte fécond dont nous avons à nous féliciter tous.
Les assistants applaudissent et m. Le sous préfet déclare la séance levée.

vendredi 29 juin 2018

Cantine de la la gare VI le Budget


Le 3 janvier 1916 le maire de Montargis, M Falour signe un arrêté de taxation de la viande dans toutes les boucheries de la ville.
Le tableau ci-contre donne pour chaque catégorie de viande, le prix maximum autorisé à la vente. Ces prix sont à rapprocher des salaires de l’époque. Certes, beaucoup de monde vivait dans un contexte rural, ou l’élevage domestique de poulet et de lapins était la règle, voir d’un porc, et la consommation de viande rouge l’exception.
Quels furent les coûts d’autres denrées durant ces 4 années, en effet l’aliment principal est le pain à cette époque, et là , il a fallu le payer aux boulangers de la ville.
Dans ce tableau ci contre, on a le prix de quelque denrées du marché de Montargis relevés le 1er décembre 1917.
Il est à remarquer que le prix du Bœuf, du porc, du sucre sont taxés à cette époque, que la viande distribuée est majoritairement congelée, la viande fraîche est réservée à la troupe.
Le sucre en gros, est déjà à 7,3 fr le kg en 1916
Au début du siècle, un ouvrier métallurgiste gagne 10 ou 11F par jour au Creusot, un mécanicien gagne 11500 à 1 800F par an à Paris. Ils sont considérés comme des privilégiés. Un ouvrier agricole non nourri est payé 1F25 par jour en Touraine. En 1910, une bonne à tout faire est payée 50F par mois à Paris, 40F en province. Un chauffeur gagne 200F à Paris, 150F en province
Il ne faut pas oublier que les salaires féminins sont toujours inférieur de 20 à 30 % à celui des hommes occupant les mêmes postes.
Le but ici n’est pas de faire un historique de l’inflation des denrées de consommation courante, mais d’illustrer le propos afin de comprendre les difficultés d’approvisionnement de la Cantine
Pour faire la soupe et satisfaire ses « clients », la cantine achète un certain nombre de denrées: Le pain, le fromage, du chocolat des biscuits, des fruits, du lait, vin cidre, du thé, des légumes, même si les dons en nature sont parfois foisonnant en saisons, de la viande, de la charcuterie, mais aussi a des frais de fonctionnement tel que matériel, entretien, chauffage, éclairage, frais d’administration, salaires etc.

Dans les entrefilets du Gâtinais , on a pu retrouver 6 communications de la situation financière du Comité, présenté par le trésorier dont le bilan de dissolution voir annexe 8. Ce que l’on remarque surtout, c’est la permanence d’un excédant relativement confortable, qui même s’il diminue dans l’année 1917 compte tenu du surenchérissement des coûts, reste quand bien même largement positif.
L’ excédant final sera reversé en totalité à œuvre des Pupilles du Loiret.
A peu prés à la même époque, le Journal du Loiret donne le bilan de la cantine d’Orléans avec des recettes nettement plus importantes, atteignant 1.134.410,10 fr pour seize mois d’activité ce qui paraît considérable, pour 675 000 repas servis qu’elle fait payer 1 fr.
Montargis, elle fonctionne sur les 4 années de guerre, et elle est totalement gratuite pour les réfugiés, blessés, permissionnaires etc. Avec des recettes 10 fois moindres, elle délivrera « que » 374 300 rations au dire du trésorier lors du bilan de dissolution. Soit un prix de revient de 30 centimes la ration en moyenne sur les 4 ans, 3 fois moins cher qu’a Orléans. Le coût des denrées entre Orléans et Montargis serait il si différent, ou bien , une meilleure gestion et choix de fournisseur ?, la question reste ouverte.




mardi 26 juin 2018

Cantine de la gare V les dons


Les donateurs

Une œuvre caritative ne peut vivre sans un important financement reposant sur les dons et bien sur des donateurs. Pour mieux éclairer cette diversités des donateurs on a fait des regroupements selon une typologie qui nous a apparu la plus appropriée : Particulier, Institutions, Collectes, Industrie, Écoles,Commerce, Militaires
Particuliers : Cela comprend non seulement les dons nommément identités , mais aussi les dons anonymes.
Sur 740 donateurs individuels 168 sont le fait d’anonymes. Ces donateurs versent des espèces ou des dons en nature ; Deux personnes seront particulièrement actives, Mme Rosse de la commune de Chuelles à une dizaine de kilomètre à l’est de Montargis. 135 semaines au moins elle fera un don conséquent en viande de bœuf et en légume à la cantine. Une autre personne de Chuelles fera individuellement un don en espèce une fois de 20 fr.

Mr Girault , de Gy-les-Nonains, pas très loin non plus de Montargis dans la vallée de l’Ouanne, sera le deuxième donateur en nombre de don , 84 fois il portera son écot en légumes, œufs, fruits, lapins dont deux fois en espèces . Les écoliers de la commune viendront une fois concurrencer Mr Girault par la fourniture de 30 KG de pomme de terre.
De ces deux Donateurs un peu particuliers par leur fréquence de dons en nature qu’il vont faire de 1915, jusqu’en 1919, je n’ai pas retrouvé trace de leur individualité , ni de leur profession, n’ayant pas exploré l’état civil de ces communes.
Enfin pour clore sur les dons des particuliers, cette fois en espèces, deux personnes sorte du lot soit pour leur sommes allouées ou leur fréquence de dons :
- le député de la circonscription, Lebrecq, versera 4500 fr en 9 fois.
- Mr Trouvé fera 16 versement pour une somme totale de 270 fr.
Les Institutions
Sous ce vocable on a regroupé (voir la liste en annexe 5), aussi bien la société de pêche à la ligne de L’Ouanne, que les conseils municipaux, en passant par le conseil des prud’hommes, la Croix Rouge. Ce furent le deuxième des plus gros contributeurs en espèces.
Les plus importants contributeurs de cette catégorie seront les subvention allouées par les conseils municipaux, ils représentent 78 % du nombre de dons et 42 % de la valeur de cette catégorie soit 11,5 % de la valeur totale recensée .
Le conseil général vient juste derrière avec 2,18 % des dons (4 en tout) pour une valeur de 4000 fr soit presque 20 % de cette catégorie et 5,3 % du total.
Exemple de contribution de municipalité :
Pannes (#1000 hab en 1911) par exemple renouvellera 7 fois sa souscription, d’autres municipalités ne le feront qu’une fois, comme Cortrat, (10 fr) petite communauté d’une centaine d’habitants en 1911.
Montargis (# 12 930 hab) renouvellera au moins trois fois pour des montants allant de 200 fr à 500 fr en 1915
Les Collectes
A chaque mariage dans la période, 50 fois, une quête est lancée pour la cantine, des troncs seront aussi placés dans les endroits stratégiques de la ville, en particulier à la gare pour recueillir des dons, mais se sont les souscriptions et les collectes faites par les bénévoles de la cantine qui rapporteront le plus de subsides.Plusieurs collectes seront faites par le comité. Dans l’année 1917 par exemple, une collecte sera organisée par le comité de maniéré assez systématique en divisant l’agglomération en 7 secteurs. Nous avons la chance de connaître leurs noms. Soit 20 personnes :
M Harry, Breton, Ernault, Le Coroller, Boillet, Verrier, Guillemin, Fouchère, Cournichoux, Legault, Chatain, Gardette, Reumond, Billard, Letreme, Richard, Maljean, Payerne, Lévy, Huard.
Nous n’avons la repartition des secteurs, ni l’affectation des individualité sur chaque secteur de la ville dans la source exploitée : le Gâtinais.
Industries
Sous ce vocables sont regroupés les grands employeurs de Montargis que sont Hutchinson, St Gobain (engrais) mais aussi les cheminots. Ils vont être les plus donateurs, en se différenciant entre les roulants du Dépôt et les autres. On respecte la culture cheminote de l’époque, très solidaire (voir les mémoires du rail, Vincenot). Leur dons s’élèveront à 8 500 fr , les cheminots de Montargis représenteront 77 % du nombre de dons de cette catégorie pour 52 % de la valeur, Hutchinson, elle fera en temps qu’entreprise 7 dons pour un montant de 2945 fr, son personnel, lui 3 dons d’une somme totale 3366 au fr prés.
Entre les cheminot du PLM et Hutchinson, les deux employeurs de la ville, la qusi totalité des sommes est collecté St Gobain et la Compagnie des asphates sont loin derrière, tant en nombre de dons qu’en valeur
Les Écoles
44 écoles communales participeront à des dons principalement en nature. Un véritable concours de livraison de pomme de terre fera rage en 1917 entre les différentes communes de l’arrondissement. L’école de Mérinville (190 hab en 1911) livrera 7 fois, juste devant celle de Châlette. Mais la grande gagnante de ce concours sera l’école de Bellegarde (210 kg) suivie de celle de Triguiere avec 120 kg de Pommes de terre livrés dans la semaine du 22/12/1917. Compte tenu des restrictions alimentaires dans l’année 1917 qui se feront sentir, une consigne fut-elle donnée aux instituteurs ? 1.923 kg soit presque 2 Tonnes de PDT furent collecté pour la cantine entre le mois de novembre et décembre 1917, sans compter les choux , carottes et navets !
Les dons en espèces seront peu nombreux devant les dons en nature, il s réuniront quand même la somme de 193 fr. les écoles de Montargis apportant la plus grande part de la contribution.
Le commerce
Peu de commerçants firent des dons aussi bien en espèces qu’en nature, (25 dons ) du moins référencé comme tel dans les billets du Gâtinais. Parfois on cite qu’un fournisseur abandonne sa facture, mais il n’est n’est jamais nommé.Un seul café versera 12 fr à la cantine .
Les Militaires
Souvent des militaires de passages, ou bien des dons de surplus de quêtes seront versé à la caisse de la cantine, la moyenne de don étant assez élevée. Le dépôt du 82e sera le plus gros contributeur après la coopérative militaire.

Les dons

Ci dessous les regroupement par typologie de donateur en espèces et en nature

Les dons en espèces

Les deux grandes sources de financement, pour les 2/3, sont les souscriptions et collectes, et le financement par les institutions , subventions allouées par les conseil municipaux de l’arrondissement et le conseil général, les particuliers viennent ensuite avec une large part de dons anonymes. Si l’on regarde la contribution des commerçants et marchand de la ville, on peut regretter leur manque d’implication à cette œuvre caritative, compte tenu de la clientèle de poilus qu’il recevait dans leur estaminets.

Les dons en Nature

Ils seront de toute sorte, de fruits de saisons, de légumes , de viandes, gibiers, chocolat, biscuits, cidre, etc.
Certains donateurs comme Mme Rosse , de Chuelle , feront livrer régulièrement 5 Kg de Boeuf, D’autres comme les jardinières du marché de Montargis abandonneront leurs invendus à la cantine à chaque fin de marché, surtout a partir de 1917.
Le concours de livraison de Pomme de terre en 1917 des écoles est un exemple de l’émulation qui a pu apparaître dans cette période. Le gagnant fut :
Souvent les artisans abandonnent leur facture pour les menus travaux qu’il effectue pour le comité de la cantine .
Un Abbé fait livrer un hectolitre de vin. Un anonyme 54 hectolitre de cidre.
Hutchinson donne des pneus pour la bicyclette du coursier
C’est en 1917 que le nombre de dons en nature sera le plus important, grâce aux dons des écoles. Cependant il est difficile d’évaluer le prix des denrées livrées ne connaissant pas le coût sur le marché au quotidien. Il est certain, cependant, que compte tenu des restrictions alimentaires , le sucre , le café ou la viande furent vraiment appréciés des bénévoles de la cantine. Dans son bilan financier , le trésorier valorisera les dons en nature en fin d’exercice à plus de 15 000 fr soit presque 15 % du total des recettes sur la totalité du fonctionnement de la cantine.

Provenance géographique des dons.

Sur cette carte ci dessus, pour chaque commune du grand montargois, on a tracé un cercle proportionnel au nombre de don, ou bine pour les communes offrant moins de 5 dons un surlignage de couleur.
Sur les 1471 dons recensés, 81 non pas être « localisé » , 18 sont étiquetés Loiret, (conseil général), 13 Montargois . Certains dons sont localisé hors département du au fait de la résidence de leur donateur, Tours, Fécamp, Paris, Saint Maur de fossés, Clermont -Ferrand.
Montargis est la commune qui donne le plus, Chuelles avec Mme Rosse vient en second, on l’a vu, puis Gy les nonains, enfin Châlette. Voir en annexe 7 les « scores » de chaque commune
Dans un rayon compris entre 20 et 25 Km autour de Montargis, toutes les commune furent sollicitées., et presque toutes répondirent au moins une fois.
Il serait sans doute intéressant de faire un ration nombre de don avec le nombre d’habitant tant en valeurs qu’en fréquence. Je n’en ai pas le courage...




samedi 23 juin 2018

La Cantine de la gare IV Les rations distribuées


Les rations distribuées

On a vu dans le chapitre précédent, de quoi pouvait se composer une ration proposée par la cantine dans sa prospérité ; cependant, l’armée française, à une réglementation pour tout les aspects de la vie militaire, et dans un document régissant les transports, on trouve bien sur tout un chapitre concernant le fonctionnement des haltes repas , de leur organisation et ce qu’elle doivent distribuer, aussi bien aux troupes en déplacement, aux petits détachement, aux isolés, blessés et aux prisonniers de guerre.
La nature et les quantités sont scrupuleusement notées, ainsi que les boissons qui peuvent être délivrées.
On ne distribue que des boissons hygiéniques : vin, cidre, bière sont considérés comme tel et pendant les transports de concentration:r aux troupes de passage :
25 centilitres de café chaud mélangé d'eau-de-vie (ou tafia) dans la préparation desquels il entre 
10 grammes de café,
10 grammes de sucre,
et 01,03125 d'eau-de-vie (demi-ration).

Chronologie de distribution

L'alimentation, en .cours de route, des détachements, est assurée au moyen de distributions de pain et de vivres froids faites au départ, pour toute la durée du trajet, par les soins des corps de troupe chargés de la mise en route, et à raison d'une demi-ration par période de- douze heures ou inférieure à cette durée (1).En principe, la demi-ration  doit comprendre 
375 grammes de pain, 
150 grammes de viande froide (bœuf ou tout autre équivalent).

Les distributions de rations commencent le 8 septembre pour s’arrêter au mois d’avril 1919, dès lors où cessent les derniers mouvements de train de de rapatriés, ou de démobilises
Le nombre maximum de rations distribuée en une semaine est de 8 338 en septembre 1914 soit une moyenne de 1192 personnes servie par jour, ce qui représente aux moins 3 trains.
Le plus faible nombre de repas distribué est dans la semaine 22 du mois mai 1915. Seulement 547 rations serons données, soit a peine 78 personnes par jour rassasiées, ces dames ont du voir passer l e temps.
La moyenne par semaine s’élève en fait à 1732 repas soit en gros 250 jour.
Cependant , la saisie systématique par semaine nous laisse avec au mois une vingtaine de semaines sur 217 recensées sans information sur le nombre distribué, soit que l’information est manquante,
Bien évidemment des menus d’exception seront proposés pour les fêtes, comme Noël, jour, de l’an , pâques, le 14 juillet .
 par année


Après un regroupement des rations distribuées par année présenté dans le tableau ci contre, on remarque les deux année les plus intense que furent les années 1915 et 1916 en nombre total de repas. Cela correspond aussi a une activité de transport la plus intense des mouvements de troupes. Cependant c’est en 1915 est aussi que la semaine la plus basse. Alors que c’est en 1914 que l’on verra le nombre de rations distribuées en une semaine la plus haut atteignant les 8338 rations , maximum de la période.
En fait la distribution moyenne ne cesse de descendre jusqu’en 1917 pour un rebond en 1918 totalement synchrone avec l’activité militaire de la reprise des combats et de l’avancée des troupes.
Un autre petit tableau ci-contre montre les distributions en moyenne par jour pour chaque année .
La encore les deux année 1916 et 1915 sont les plus active ; cependant, cette activité de distribution n’est pas aussi importante que les autres cantines comme celle de Dijon , ou de Paris. Cela correspond en fait à un train sur les 24 heures; Certes il vrai que parfois, des trains de réfugiés vont venir compliquer un peu la tâche. Il apprait quand même une décroissance nette entre l’ année 1915 (256 rations à l’année 1919 (116).
Par trimestre :
Lorsque l’on regarde le graphique des rations délivrées par trimestre de septembre 14 à avril 1919, on a une vision un peu plus synthétique de la respiration, et l’on se sent le droit de superposer la chronologie des événements sur les fronts de la métropole. Les fronts orientaux, sans doute ont contribué aux mouvement ferroviaires qui ont pu toucher Montargis, mais il nous est bien difficile d’en faire le lien.
Cependant, malgré des pics qui correspondent aux grandes opérations qui rythment les années 15, 16, 17,18, on perçoit une lente décroissance en tendance dans l’activité de distribution.
Par Mois
Sur ce dernier graphique , on a porté les trois données synthétique des rations distribuées chaque mois. Ce qui frappe en premier lieu , c’est la grande variabilité de l’activité de distribution pour les deux première années du conflit, avec de nouveau , pour l’année 1918 un écart important , avant le pincement final de l’année 1919, qui ne voit que les trains de rapatriement , et de prisonniers passés en gare. Le 82e régiment d’infanterie, basé a Montargis à la caserne Gudin,, rentrera dans ses pénates, a pieds, le 3 Août  1919.


dimanche 3 juin 2018

La cantine de la gare III Les débuts de fonctionnement

Les débuts de fonctionnement

L’année 1914 sera l’année de la mise en place, mais aussi sur les 3 derniers mois d’intense activité, entre les convois de soldats de renfort, des blessés qui font halte, et les trains de réfugiés des départements envahis, le « comité » ne va pas chaumer.
Le 11 Octobre, dans la matinée, le Contrôleur Général des Armées M. de Meuninck, accompagné du contrôleur adjoint, M. Litschfouse, du commissaire de la gare , et de Melle Billot, fille du Général, ancien ministre de la Guerre, « visite en détail la cantine ». Le comité reçoit les plus vives félicitations ces personnalités.
Au cours la même matinée de dimanche, le général commandant la division anglaise de Lahore, de passage à la gare de Montargis avec son état major, a demandé à la cantine un déjeuner pour une quinzaine de personne de son escorte
Entre le jeudi 5 Novembre : « Notre gare a été, pendant deux jours, le théâtre de l’émouvant exode de malheureux habitants des contrées envahies, obligée de fuir à l’approche des hordes barbares. Un grand nombre d’infortunés , exilés de la région du Nord, on été débarqués sur nos quais. En moins d’’une heure 109 d’entre eux ont été copieusement alimentés par les soins de la cantine.
Le Lendemain, un important convoi de 1300 personnes sont annoncées quelques heures avant leur arrivée.
La direction prend en urgence ses dispositions pour faire face à ce ravitaillement : Avec l’aide des militaires de service en gare, on réparti le flot en groupe de 50 .
A chacun d’eux, il a été distribué une excellente soupe, du pain, du fromage, en même temps que du lait, à toute une troupe de pauvres petits exilés.
Pour ces deux convois , il a du être acheté plus de sept cent livres de pain, (350 kg!).
« Le Commandant de la gare, M. Le sous Préfet et le Maire de Montargis ont bien voulu adresser , au personnel de la cantine, l’expression de leur entière satisfaction »
A la mi Novembre, le Commandant de gare, accorde l’installation de la cantine de la gare dans les locaux en dur de la salle annexe du buffet. Le frimas avançant , il est difficile de rester sous tente, et la soupe refroidi beaucoup plus vite.
A sa dernière réunion et devant l’abondance des dons et souscriptions, le comité, sur l’avis des médecins majors, décide d’améliorer le menu :
- Une soupe aux légumes et bœuf
- Une ration de pain
- Une ration de fromage ou de viande (veaux rôti, bœuf, charcuterie
- Du lait ou du thé pour les malades ne pouvant pas prendre d’autre alimentation
En décembre, a l’approche des fêtes de fin d’année, la cantine va faire un effort important « un supplément de nourriture fait principalement de vin fin, gâteaux, chocolat et de friandise .../... pour que ce Noël de la cantine, abondant et choisi, rappelle un peu à nos chers soldats les douceurs du Noël familial.»
A partir de mois de janvier 1915, Chaque semaine le comité va faire paraître dans un communiqué les dons en espèce et en nature avec les noms des donateurs, le montant, ainsi que le nombre de rations distribuées. c’est sur ces données que l’on va s’appuyer pour le reste de nos travaux.
Petit problème, sur le seul mois de Décembre 1914 , nous avons trois décomptes différents pour cette donnée , émanant toujours des même sources, le « Comité » et la transcription dans Le Gâtinais.
Exemple, 627,530,640,800, sont les rations dites distribuées par semaine : 2597 rations
Bilan de l’année 1914 donné le 30-01-15, pour décembre :                          2244 rations
Bilan donné de décembre seul le 9-01-1915:                                                 2989 rations
La variation entre 10 et 20 % ,grossièrement, des données devra nous rester en mémoire dans le bilan final. Ce qui ne nous empêche pas de garde , la « respiration » des données sur le long terme des 4 dernières années

vendredi 1 juin 2018

La Cantine de la gare II Organisation


Le Huit septembre 1914, un « groupe de citoyens » fonde le comité de la cantine de la Gare, c’est une émanation du comité de la SSBM qui elle gère l’infirmerie de gare.
« Là, pas de noms mis en avant, c’est le comité, groupe anonyme, qui procède au ravitaillement . »
<< La cantine fonctionne tous les jours de 5h du matin à 11h du soir ; un service est d’avance arrêté et exécuté ponctuellement. Le premier service part de 5 h à 11h, le 2e de 11h à 15 h, le 3e de 15 h à 19h, le 4e de 19h à 23 h. Chaque service comprend : Un directeur de service, 7 dames et 4 hommes. 2 cyclistes sont affectés aux courses extérieures. Des automobiles sont mises à disposition de la cantine par des commerçants de la ville. »
Si le compte est bon, cela fait 76 personnes qui sont mobilisées chaque jour pour assurer le service.
Le 3 octobre le Journal du Gâtinais va visiter le JDG va visiter la cantine et en donne une description de son installation précaire et à tout vent.:


A l’extrême droite du quai, face à la voie tout près de la nouvelle .... que le comité a établi ses quartiers, voici les chaudières, mobiliers en plein vents servant à confectionner la soupe, deux cuisiniers sont attachés à la cuisine ;M Lebrecq et Tardieu..M. Lebrecq est aujourd'hui de service. Obligeamment, il nous découvre une de ses chaudières d'où monte aussitôt un délicieux fumet. A coté des chaudières, on a monté une tente sous laquelle on a placé des tables et des bancs. c'est là que viennent eux-même se ravitailler les blessés qui peuvent encore marcher. Prés des tables, contre la cloisons de planches que forme un baraque où a été installé la cantine sur laquelle vient s'accrocher la tente, s'étagent des boites de lait vides. Le lait provient des vaches réquisitionnés par le service de l'armée, et qui se trouvent présentement parquées dans la prairie des Closiers. Des ampoules électriques on été disposées sous la tente et permettent le soir d'éclairer le hangar improvisé.
Cette cantine, est constituée par une baraque foraine enlevée du Pâtis. Sur les étagères se
trouvent disposées les fruits, légumes, confitures, conserves, biscuits, etc en un mot tout ce qui est nécessaire à un ravitaillent rapide au lunch hâtif offert durant un arrêt du train. Des pains de 4 livres garnissent le fond de la baraque. Sur le devant, des chanteaux et des fruits, recouverts de gaze, garnissent de vaste vastes plateaux où puisent les personnes au service de la cantine, lors des passages des convois.
Enfin, aussitôt après la baraque, le secrétaire du Comité a installé son bureau : une table, une chaise qu'abrite un vaste parasol rouge gracieusement prêté par m. Leroy, industriel.
Dès septembre le comité s’organise pour recevoir les dons, les dons en espèces seront reçus par le Trésorier M. Leloup, rue du Loing, les dons en nature seront eux collectés M Vauvelle, rue du Loing, et par M. Chaumeron , propriétaire de l’hôtel de la gare, proche de celle ci et sans doute équipé pour la conservation des aliments frais. A la mi novembre, M. Leloup mobilisé, laisse la trésorerie à M. Malifert qui le restera jusqu’à la dissolution en 1919.
le « comité » lance non seulement une souscription dans la ville et les environs qui va lui rapporter 7000 fr, ce qui va lui permettre un bon démarrage, mais aussi à tous les maires de l ‘arrondissement de Montargis une demande de subvention pour pérenniser la démarche ‘(voir annexe 4.)
Grâce à ces descriptions, certains anonymes sont moins anonyme que d’autres. En effet nous avons déjà une petite liste de nom de membres de ce comité :
M. Chameron, Le Brecq, Leloup, Leroy, Malifert, Tardieu, Vauvelle. le journaliste ne pouvant difficilement ne pas les citer, mais comme par hasard, M. Le Brecq est député du Loiret. On verra plus tard qu’il sera un des généreux donateurs de cette cantine.
Quatre membres de ce comité laisseront leur vie dans la tourmente : MM. Guillaume, Viratelle, Gaullier, Meigiel, hommage leur sera rendu dans les discours le jour de la dissolution.
Cependant, aucun nom de femmes n’apparaît au décours des articles le long des ces 5 longues années de fonctionnement. Elles seront pourtant bien présente le long des quais.


mardi 29 mai 2018

La cantine de la gare de Montargis 1

Présentation

Il est toujours intéressant de consulter les archives locales, en particulier la presse de l’époque pour sentir la respiration des faits et envenimements qui traversent les populations. Les archives municipales possèdent la collection complète du Journal Le Gâtinais pour son édition de Montargis sous forme Microfilmé et aussi consultable numérisé in-situ. C’est à partir de cette source que cette petite étude sur la cantine de la gare est construite. La particularité de Montargis est de se trouver à cette époque au croisement de deux grands axes ferroviaires, avec un dépôt de machine, dont la rotonde a disparue de nos jours. : - Nord-Sud, (Paris-Nevers ), avec une ligne partant de Paris Orléans passant par Malsherbes, (fermée aujourd’hui), l’autre Paris Lyon Nevers, par Melun et Moret/Loing - Ouest-Est, Orléans -Sens, voie stratégique de Nantes à Troyes. Cette vois est fermée depuis les années 1960. Si, très vite les infirmeries de gare vont se mettre en place, elle assureront la totalité des ravitaillements des convois de blessés, il est pas de même pour les militaires isolés (permissionnaires), réfugiés de tous poils qui circuleront en train durant cette période. Ces Œuvres des cantines de Gares seront pour la plus part issue des sociétés de secours de la Croix rouge Les plus connues et les plus documentée sont celles de la capitale en particulier celle de la gare du Nord et de l’est. Parfois, comme celle de Dijon , elles atteignent la célébrité, « Le Paradis du Poilus », il n’en va pas de même pour celle de Montargis dont la renommée n’ a guère franchi que le Montargois. Pourtant, grâce aux publications hebdomadaires du journal local Le Gâtinais, on peut se faire une idée du travail quotidien et des événements parfois exceptionnels d’une cantine de gare Ce petit travail n’est que la compilation des entrefilets parus dans le Gâtinais, journal édité à Montargis pendant les 5 années de 1914 à 1919. Pour chaque entrefilet, j’ai, dans une base de donnée, noté chaque don avec la date , le donateur, la commune, le montant si le don est en espèce, les constituants du don en nature. le nombre de rations servies par semaine. Puis grâce aux différentes fonctions, j’en ai extrait des regroupements afin de mieux montrer la respiration de cette institution qui ne sera généralisé qu’a parti de la fin 1917, dès lors que le Quartier Général « organisera » le régime des permissions. j’essaierais de faire quelques comparaisons avec d’autres cantines dans la mesure des mes moyens d’accès aux sources.

Missions des cantines de gare 

Les gares furent un refuge pour les soldats et militaires de tout poil le long des 4 années. Il faudra attendre juillet 1915 pour voir accorder les premières permissions ; la guerre devant être courte et joyeuse, le GQG ne veux, peux pas soustraire d ‘effectifs ; Dès lors, la mise en place du régime des permissions va engendrer deux types de problèmes 
-1) le transport des permissionnaires n’avait pas été prévu.
-2) à l’été 1915, les chemins de fer sont déjà à la limite de leur capacité, ; de plus les permissionnaires ne sont pas considérés comme un transport stratégique. 
Les conditions de transports sont mauvaises. S'il y a des tentatives d'amélioration après les mutineries de 1917, elles s'aggravent à partir de 1918. Les trains sont bondés, utilisés au-delà de leur capacité. Les permissionnaires voyagent debout. Il n'y a pas de toilettes. Les trains sont mal éclairés, mal chauffés. En été, les soldats en uniforme de laine font le voyage en sueur. L’eau potable manque sur les longs voyages. Les permissionnaires boivent beaucoup de vin. Le matériel qui provient des différentes compagnies ferroviaires (Paris-Lyon-Marseille, Paris-Orléans, Chemins de fer de l'Ouest...) est très lent. Un trajet de 100 km prend jusqu'à 6 heures. (Emmanuelle Cronier  les gares pendant la grande guerre)
Les « cantines de gare  », qu'il ne faut pas confondre avec les « infirmeries de gare  », formations militaires organisées et desservies pas la « Société de Secours aux Blessés Militaires », sont des fondations d'un caractère purement bénévole qui, de même que les « postes de secours », sont exclusivement à la charge de la Société. ‘bulletin SSBM1916
Selon la liste collecté dans un forum bien connu ( Pages14-18) et compilée par un de ses membres, j’ai pu recenser 100 cantines de gares, qui seront animées par une dizaine d’institutions soit 47 cantines dont ont sait , à ce jour qui les manageait , soit un peu moins de la moitié, 35, nous sont inconnues quand au 18 Stations Halte Repas, je n’ai d’information certaine que pour celle de Montargis qui dépendait de la SSBM. Si on regarde les trois sociétés de Croix Rouge, l’Union des Femmes de France  en anime la moitié.
Les Stations Haltes Repas seront, elles, sous la responsabilité des autorités militaires et organisées par le règlement  sur le transport des troupes (voir les pages 112à117)
La mission des cantines de gare est corollaire à l’accueil et le soutien aux soldats blessés pris en charge par les infirmerie militaire, soit ravitailler, nourrir, voir accueillir pour un bref repos, les militaires, permissionnaires, les civils réfugiés qui se déplace au grès des mouvements et soubresauts des armées en campagne. 
Un administrateur, une directrice, des dames quêteuses, quelques auxiliaires, hommes de bonne volonté,une cuisinière et ses aides, constituent des équipes qui se relèvent toutes les douze heures. Le local est gracieusement offert par la gare.  Les soldats de passage descendant du train, soit qu'ils restent à Paris, soit qu'ils quittent notre ville, blessés, malades, convalescents, hommes regagnant leur dépôt, permissionnaires, convoyeurs, y sont accueillis de droit. Par extension, on y admet les soldats anglais, belges, italiens, serbes et les réfugiés des pays envahis. Le ravitaillement gratuit se fait sous forme de bouillon, café, boissons rafraîchissantes; petits repas, comprenant pain, pâté et fromage ; repas complets, servis à heures fixes, composés de potage, viande avec légumes, fruits, fromage, vin ou bière, et café. Le service de table est fait exclusivement par le personnel de la « cantine » dames et hommes, avec un empressement, une aménité qui leur valent les témoignages de reconnaissance les plus sincères et les plus touchants de la part des soldats.
En Juillet 1917 Le grand quartier général édite a plus de 3 millions d’exemplaires un guide du permissionnaire qui décrit les étapes les ressources, droits et devoirs du permissionnaire.

vendredi 11 mai 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (8)


Le rapatriement

Le 18 Janvier 1919 le Gâtinais tonne :
« Il y a actuellement au dépôt de la gare de notre ville 5 locomotives allemandes et 45 agents allemands,15 mécaniciens et 30 chauffeurs.
Ces boches, qui sont logés dans une baraque Adrian, dépendant du dépôt, prennent leurs repas à l’hôtel Millet ou ailleurs, et peuvent circuler librement en ville, où on les rencontre se promenant tranquillement.
Oublie -t’on en haut lieu que nous sommes encore en guerre et que la paix n’est pas encore signée
Alors que nos poilus permissionnaires de passage ne peuvent sortir de la gare pour déjeuner ou dîner, les Boches , eux autres, se promènent sans être inquiétés et vont au café et à l’hôtel. »
Une semaine plus tard le commandant d’armes de Montargis communique la note suivante :
«  La commission d’armistice interalliée ayant exigé du gouvernement allemand l’envoi en franque de mécaniciens pour piloter provisoirement les machines allemandes, d’agents et ouvriers allemands, et remédier ainsi à la crise des transports, la population Montargoise est prévenue que ces employés allemands, sont autorisés d’après les convention de d’armistices à circuler librement dans la ville sans être inquiétés ».
Le commandant de place met, quand même, en place des patrouilles qui reconduisent à la gare les mécaniciens « qui feraient l’objet d’une manifestation quelconque »

vendredi 4 mai 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (7)


Le Camp de Châlette

Fin de l’année 1916, la décision est prise de créer un nouveau dépôt dans la région. Les autorités militaires s’arrêtent sur un espace entouré de mur, vacant, planté de mûrier et d ‘amandier, le parc d’une gentilhommière du 18e, rasée en 1910. L’armé renforce la clôture par un réseau de fils de fer barbelé haut de 4 m pour éviter les évasions.
12 Baraquements furent érigés dans le camp dont 8 de 30 m de long , les 3 pour les services, (administratif, cantine, infirmerie) étaient plus petits entre 7 et 10 m de long, sur le modèle Adrian bien maîtrisé par le génie militaire

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (6)


Montargis  1914-1915

L’histoire des prisonniers de guerre dans le Montargois peut être décrite en deux phases, avant et après la création du camp de Châlette.
Si des mouvements de prisonniers ont bien eut lieu depuis 1914, à part les blessés , il n’y a pas de contingent installé dans un cantonnement avant l’année 1915, où les premières réquisitions vont apparaître.
Sur la carte ci à droite, on a reporté les différents cantonnements situé dans la ville et les chantiers de travail.
Le 28 août 1915 30 bavarois font leur entrée en provenance des Groues ; ils sont « accueillis » par une foule de « 4000 curieux » qui les suit de la Gare à leur cantonnement ; soit presque le 1/3 de la population de Montargis de l’époque. Ces 30 bavarois vont aller occuper leur cantonnement de la rue Don Pedre dans une dépendance de la propriété de la Veuve H, Duchesne. Ils sont placés sous la garde d’un détachement de 10 hommes fourni par le 82e.

lundi 30 avril 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (5)


Le camp des Groues Orléans

Depuis le début de l’année 1915, des interventions se succèdent dans les chambres parlementaires et dans les assemblées territoriales visant à exploiter la force de travail dormante dans les camps de prisonniers. Compte tenu des accords de la Haye , les belligérants peuvent faire travailler leurs prisonniers à des tâches qui normalement ne doivent pas concourir à l’effort de guerre. Si les travaux agricoles paraissent à première vue assez loin de cela, que dire de l’emploi par l’ONF à la coupe des bois qui serviront au chauffage, certes, mais beaucoup à l’étaillage des tranchées.
Le siége de la 5e région militaire étant à Orléans, la ville va vite devenir un centre de tri des prisonniers de guerre qui viennent de l’Est ou du Nord. Pour faire face à cette exigence dès le début de 1915, on envisage de construire un camp à proximité de la gare des Aubrais, à l’extérieur de la ville ,
Cette zone au nord d’Orléans, au bord de la voie de chemin de fer doit son nom à une ancienne ferme, que l’on retrouve sur les plans du XIXe de la ville. Cette zone fut le premier aérodrome au début du XX avant que celui de Bricy ne soit mis en service. Si on en croit cette article du journal du Loiret il n’était pas d’excellente qualité (4e colonne Haut)

dimanche 29 avril 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (4)


L’année 1914 (Orléans-Montargis)

Des la déclaration de guerre dès les premiers jours d’Août, les premiers internés et prisonniers seront les civils ressortissants Allemands, Austro-hongrois, Turcs.
En effet, les deux principales raisons seront appuyées par la crainte de l’espionnite, compte tenu du contexte d’entée en guerre, tout le mode a peur de l’autre ce qui entraîne une vague d’espionnite qui déferle sur la France
« où rumeurs et fausses nouvelles se répandent comme une traînée de poudre : on raconte que des Allemands déguisés en religieuses distribueraient des bonbons empoisonnés aux enfants, on s’attaque aux laiteries de la société Maggi (pourtant suisse), à ses bouillons Kub et à ses publicités, qui, à en croire les délires de l’Action Française serviraient de panneaux indicateurs en cas d’invasion allemande »

samedi 28 avril 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (3)


Les Camps en France

Comme pour le reste, la non préparation en 14 impacte aussi l’accueil des prisonniers. Dés lors on
fait feu de tout bois, puis avec le temps on s’organise lorsque le front se stabilise
Dans un premiers temps, forts et casernes sont réquisitionnés, puis des établissements religieux, des anciennes usines, voir même comme à Bressuire dans la 9eme région, bourg de 1000 hab, ou les autorités militaires réquisitionneront les halles de la ville, pour y loger des prisonniers austro-allemands , au grand désarroi de la municipalité provoquant des problèmes d’approvisionnements.

vendredi 27 avril 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (2)

Règlements et Instructions

Le premier règlement concernant les prisonniers nous vient de Napoléon et ne concerne que les officiers
Au palais de Saint-Cloud, le 4 août 1811
Art. 1er. Les prisonniers de guerre ayant rang d'officier, ainsi que les otages, pourront jouir de la faveur de se rendre librement et sans escorte au lieu qui leur aura été assigné et d'y résider sans être détenus, après toutefois qu'ils auront donné leur parole de ne point s'écarter de la route qui leur aura été tracée ni de sortir du lieu de leur résidence
Puis durant l’exposition universelle de 1889 au « Congrès des Œuvres d'assistance en temps de guerre » tenu à Paris, le Gouvernement français s'en inspira dans son Règlement général de 1893, encore en vigueur et cité souvent avec éloge dans des Conférences internationales. La question des prisonniers fut traitée en 1899 à la première « Conférence de la paix »
Le règlement de 1893 sera adapté au fur et à mesure des années. Il sera la règle commune sur tout le territoire.
Dans son titre III qui traite de l’organisation des dépôts le sommaire assez détaillé est le suivant

jeudi 26 avril 2018

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais (1)

Des prisonniers Allemands dans le Gâtinais

Montargis-Orléans 1914-1920
Conférence du 16 Mars 2018
Ci dessous commence la publication du texte de la conférence faite à l'université du temps libre de l''agglomération montargoise dans le cadre du centenaire de 1914-1918. 3eme d'un cycle de 4 qui se terminera l 'année prochaine avec le retour du 82e dans sa caserne à Gudin le 3 Août 1919