samedi 30 janvier 2016

Les Poilus de l'AME XIV Délits et condamnations

Délits et condamnations

Une des caractéristiques des fiches matricules est de compter les condamnations reçues au civil, tant au pénal qu'en correctionnelle. De même, si le soldat, au cours de son passage sous les drapeaux, fait l'objet d'une traduction devant le Conseil de Guerre.
Pour nous éclairer, on retrouve dans deux publications, des données qui nous permettrons peut être d'appréhender le phénomène.

Les condamnations au civil

Gallica est une source sans fond, j'en ai extrait, dans l'annuaire des statistiques1, paru en 1913, un tableau sur les condamnations portées par les tribunaux correctionnels en France. Je n'ai retenu, dans le tableau suivant, que les délits supérieurs à 10000 condamnations, qui représentent les 2/3 des délits pour l'année 1911

Très rapidement, à la lecture de ce tableau, les libellés de délits les plus fréquents sont les vols, les rixes et les délits de chasses. Je ne sais pas ce que recouvrent les délits de chemin de fer,... ni d'ailleurs les crimes de chemin de fer, selon la nomenclature utilisée dans cette statistiques de la justice.
Si l'on prend le dernier recensement (1911), on obtient un taux de délinquance de 0,66 %, tous sexes confondus.
Par contre, en admettant que ces délits soit imputables à des hommes uniquement, sur 19 000 000 (1906), on arrive à un taux de délinquance de 1,03 %

jeudi 28 janvier 2016

Les poilus de l'AME XIII La mobilité

La Mobilité

La mobilité, qui va nous intéresser maintenant, ne concernera pas que la mobilité géographique ou la mobilité sociale. En effet, pour pouvoir appréhender celle-ci, il nous faudrait noter la profession des parents à la naissance, le métier à vingt ans et avoir un aperçu, pour les classes les plus anciennes, le métier au moment de la mobilisation, ce qui représente un lourd travail de dépouillement pour les deux premiers, et une quasi impossibilité, compte tenu des documents pour le dernier.

mardi 26 janvier 2016

Les poilus de L'Ame XII Activités

Activités

On procède à un regroupement des métiers et emplois en grands secteurs, pour se faire une idée plus synthétique 

Sur le tableau de gauche L'AME, évacuons de suite les 9 « autres » avec 6 conscrits sans mention de profession, 2 sont des enfants de troupes, et le dernier est soldat de carrière.
Sur le tableau de droite, le regroupement fait à partir du département de la Sarthe.
Si on retrouve les emplois agricoles en tête, la proportion est fort différente, plus de 20% de différence, de même que les services, en seconde position dans l'AME, en quatrième dans la Sarthe, avec encore ici une proportion presque double. Doit-on voir ici la composition sociologique et économique entre notre « agglomération » et le département de la Sarthe ?
Les emplois industriels qui représentent plus de 11 % de « l'AME » sont 3 fois plus importants pour le département de la Sarthe : il nous faut revenir sur l'importance de la géographie économique de notre aire d'étude.
En effet nous sommes au croisement de grands axes de communications
Du chemin de fer : Nord-Sud : le PLM (Paris ,Nemours , Malsherbes, Nevers)
                            : Ouest-Est : Nantes, Orléans, Sens 'voie stratégique')
                              Montargis est un dépôt .
De Canaux        : Bassins Loire-Seine : canal de Briare, canal du Loing ,et
le  canal d’Orléans est encore actif, Confluent des canaux à Buges, le port est au cœur du trafic debois, de céréales
Les industries sont bien représentées par une variété d'activités qui étonnent aujourd'hui :
Amilly : Tannerie , Meunerie, Filature.
Cepoy : Meunerie (Moulin-neuf)
Chalette : St-Gobain (Engrais), Goudron, Hutchinson, Automobiles (Jousset, Passy)
Montargis : Automobiles (Gillet), Eau de Javel (multitude de petits ateliers), Fabrication de chaînes en or , Ateliers de serrurerie, teinturerie, chandelles, confiserie (Mazet) 
Quand aux services, Montargis, sous-préfecture, est équipé d'un tribunal, d'un hôpital, d'une succursale de la Banque de France, sans compter des autres établissements bancaires.
Les commerces variés, de bouche et d'équipements à la personne ou autre, ainsi que les artisans, font bonne mesure.
Par contre, il n'y a pas pas d'enseignement supérieur, pas d'université, pas de grande bourgeoisie comme à Dijon.
 

samedi 23 janvier 2016

Les poilus de l'AME XI Métiers ou emplois

Quels métiers ou emplois ?

 Replaçons-nous en cette fin du XIXe , début du XXe s., les activités humaines , emplois, et métiers n'ont rien à voir avec notre société de consommation, de services et numérique. On sort à peine de l'âge d'or de la ruralité. La majorité de la population vit dans la campagne et les bourgs ruraux. Surtout dans notre région scindées en deux par la vallée du Loing, le plateau de la Beauce naissance à l'ouest, les vallons de l’Yonne à l'est, Gâtinais riche, Gâtinais pauvre.

jeudi 21 janvier 2016

Les poilus de l'Ame X chapitre II Instruction

Sur les 844 MPF retrouvés lors de la précédente étude sur le fichier SGA, seulement 714 ont pu être retrouvés dans les registres matricules des différents bureaux de recrutement. Les raisons différentielles sont, pour la grosse majorité d'entre eux, le rapatriement de la fiche vers un autre ressort, en particulier, pour les conscrits issus du département de l'Yonne, qui furent rattachés aux bureaux de Sens et d'Auxerre. Pour d'autres, c'est l'absence de pièce transmise, leur fiche est vide. Enfin, un certain nombre de départements n'ont pas encore mis en ligne les fiches matricules, en particulier, les bureaux de la Seine. 
Grâce à cette fiche, on va se rapprocher plus de l'homme : les informations que l'on peut collecter, en particulier, son lieu de résidence au moment du recrutement, mais aussi, des caractéristiques physiques comme sa taille vont nous être précieuses. Sa profession à 20 ans, son niveau d'instruction, ses différents domiciles, nous ferons de même toucher du doigt le déroulement de leur vie et, parfois, la raison de l'inscription sur tel ou tel monument. 
Mais, dans la partie centrale de la fiche, on va trouver, non seulement le déroulé de sa carrière militaire, mais des éléments de la vie civile comme les condamnations de droit commun, éléments qui permettent de percevoir le niveau et le type de délinquance rencontrés dans nos cantons ruraux.

 Instruction

Le niveau d'instruction générale était vérifié à la fois par le maire et à l'arrivée à la caserne, rares sont les hommes à être passés au travers de ces vérifications. Il sont cotés selon 5 niveaux, avec parfois une variante en fonction de la date de l'autorité, pour le 3e niveau
 Par la lettre X, pour le conscrit sur le degré d'instruction, auquel aucun renseignement n'aura pu être obtenu.

lundi 18 janvier 2016

Les poilus de L'Ame IX Unités-details par types d'armes

Infanterie 

Nos 844 Poilus ont appartenu à plus de 270 unités différentes représentant toutes les armes de cette époque.
C'est évidement l'infanterie, « la reine des batailles », qui a le plus fort contingent avec 742 Poilus, pour 201 unités. Soit un peu plus de trois Poilus par unités.
La dispersion est évidement bien plus grande, 25 unités ont plus de 5 représentants de notre « pays » et, bien sûr, le 82e déplore le plus grand nombre de MPF (126 soit 17 % des fantassins).

vendredi 15 janvier 2016

Les poilus de l'AME VIII Grades

Grades


 Sur nos 844 Poilus, 741 étaient des soldats de 2e classe ou de 1er, quelque soit l'arme (infanterie, génie ,artillerie), soit près de 90 % (87,8% exactement), de loin, le plus fort contingent !
 Les sous-officiers, tous grades confondus, représentent à peine 9 % (8,6%). Ce sont les sergents qui payent le plus lourd tribut.
 Quant aux officiers, on ne trouve ni officier supérieur, ni généraux, seulement des grades d'aspirant à capitaine. Ce sont les sous-lieutenants et les aspirants qui, a eux seuls , représentent la moitié des officiers décédés.

mardi 12 janvier 2016

Les poilus de l'ame VII Blessures et maladies - Causes de décés

Blessures et maladies 

Maladies


Dans ce tableau extrait des statistiques du service de santé publié en 1920, il nous faut remarquer plusieurs informations, qui montrent l'ampleur des problèmes auxquels furent confrontés les Formations sanitaires de tout acabit. 
Si, au début de la guerre, c'est en premier lieu, les décès par typhoïde qui priment, ensuite la grippe sera une des deux grandes faucheuses. Grâce à la campagne de vaccinations, le Service de Santé arrivera à juguler cette épidémie, rappelons qu'il n'y aura pas d'antibiotique avant la Seconde Guerre mondiale. 
La tuberculose va être dès l'année 1916, la grande pourvoyeuse de décès par maladies. Elle ne descendra jamais en-dessous de la moitié des décès par maladie infectieuse. Conséquence de l'usure des corps et de la promiscuité des communautés de soldats. Les conséquences après-guerre seront immenses.

vendredi 8 janvier 2016

Les Poilus de l'AME VI - Age au decés

Age au decés  


L'âge au moment du décès est différent de celui de la classe. En effet, on peut être de la classe 14, ou 18 et être fauché de la même façon par un obus, à un moment différent de la guerre et avoir cependant le même age, à cet instant néfaste.

lundi 4 janvier 2016

Les poilus de L'Ame V Années de Décès - le premier, le dernier tués

Années de décès

Le tableau ci-dessus , issus des données du rapport Marin, déjà cité, nous montre, en fonction des mois et des événements, le bilan des pertes. Les débuts de la Guerre marqué par les attaques d'infanterie par vagues, sont les plus meurtriers. Les généraux sont prodigues du sang de nos Poilus. La mystique de l'attaque à outrance, en faisant fi du feu qui tue, aura quelque mal à disparaître. Il faudra attendre l'hécatombe de Verdun et de la Somme pour que l'on soit plus « économe » en vie humaine.