mardi 2 février 2016

Les poilus de l'AME XV Citations et décorations

Citations

Après les condamnations et l'opprobre, venons en aux récompenses et mises à l'honneur.  Pour une action remarquable au combats ou dans d'autres situations, l'encadrement d'une unité, où la chaîne hiérarchique de cette unité peut citer l'action à l'ordre du régiment, brigade, division, etc., ce qui entraîne pour le soldat une récompense. Cette citation est inscrite sur son livret et ensuite sur sa fiche matricule.

  A titre d’exemple, l'équipage d'un char St-Chamon, après une brillante conduite au feu parfois signalé par le régiment d'infanterie qu'il soutient, voire par des rapports de la division, verra ses personnels récompensés de manières très différentes :
- Tout l'équipage recevra la citation collective de l'unité d'AS (citation généralement du Niveau Artillerie Spéciale).
- L'officier, chef du char, pourra se voir attribuer la Légion d'Honneur (en particulier, s'il a déjà été cité et décoré de la croix de guerre).
 Le sous-officier, adjoint au chef de char, pourra se voir attribuer la médaille militaire (en particulier s'il a déjà été cité et décoré de la Croix de Guerre).
- Le brigadier canonnier pourra se voir attribuer la croix de guerre (en particulier s'il a déjà été cité une ou deux fois).
- Idem pour le reste de l'équipage qui, au delà de la citation collective de l'AS, peut se voir attribuer une citation spécifique.
Sur 817 fiches retrouvées dans ce cas, 10 % porte la mention d'une citation, ce qui  nous paraît peu. En fait, les Croix de Guerre posthumes sont assez nombreuses, accompagnées d'une citation du type « brave soldat... », un peu vague,  nous n'en prenons pas le compte.


Pailloux Armand Gaston

    né le 16 août 1893 à Montargis, réside 1903 à Château-Landon, Charron forgeron,  ses parents résident toujours à Montargis comme charron et couturière, taille :1.67, instruction fin d'étude primaire,  cheveux noirs, yeux noirs
    26 nov 1913 au 82e , Caporal 01/1914, évacué pour typhoïde en sept 1914,Sergent 01/8/1915, Adjudant 17/11/1917, le 12/03 1918 blessure à la jambe Dt (Amb/16/2), S/L à titre temp 19/08/1918, évacué blessé le 16/10/1918 à la Selle (amputé de la cuisse gauche). il décède a Angers 14/12/1918 Hop Complémentaire n° 11
1/02/1916 cité a l'ordre du RI
    "Malgré un bombardement violent s'est porté courageusement avec un soldat vers un abri eboulé pour sauver 2 hommes ensevelis"
25/04/1917 Cité à l’ordre de 9 DI
    « excellent chef de section d'une bravoure à toute épreuve... atttaque du 15/04/1917 »
22/7/1917 Cité à l'ordre du CA
« Sous off bravoure exemplaire contusionné par un obus le 12/07/1917  .... bel exemple d énergie et de mépris du danger »
    Croix de guerre étoile d'argent, de bronze, 1 palme
    Médaille militaire le 24/07/1917
    Chevalier de la  Légion  d'honneur le 21/10/1918.
L'attribution d'une citation, comme on l'a vu dans l’exemple du char, relevait de nombreux facteurs , dont la volonté de l'encadrement, d'un certain nombre de quotas que se voyait attribuer les niveaux hiérarchiques. La distribution de la reconnaissance  sera rare au début du conflit pour devenir plus fréquente vers la fin, en toute relativité. Il faut entretenir le moral des troupes.

Décorations

La Légion d'Honneur

Elle a été instituée le 19/05/1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation. La Légion d’Honneur est composée de chevaliers, d’officiers, de commandeurs, de grands officiers et de Grand’Croix . Dans notre échantillon, ayant peu d'officiers, de fait, on a peu de récipiendaire de cette décoration délivrée à titre militaire. Souvent, ils ont été nommés chevalier avant la déclaration du conflit. Sur les 29 officiers, y compris les aspirants, seulement 9 sont bénéficiaires de cette décoration : quatre capitaines, un lieutenant de vaisseau, trois lieutenants, deux sous-lieutenants. Un des sous-lieutenants n'est pas retrouvé dans la base Léonore,1 pourtant la mention est bien notée sur sa fiche matricule (Meunier Joseph , lieutenant au 82eR RI mort des suites de ses blessures à la Selve, Aisne). On le retrouve dans la « promotion » avec d'autres officiers du 82e à titre posthume paru au journal officiel du 25/05/1919, arrêté du Ministre de la Guerre en date du 23 mai 1919. 
 

La Médaille Militaire

 Par le décret daté du 22 janvier 1851, Napoléon III
Louis-Napoléon s'assure ainsi le soutien à son coup d'État des officiers, dont nombre n'acceptaient pas de devoir partager cette distinction avec la troupe. La médaille militaire ne comporte pas de grade , mais une même devise « Valeur et Discipline ».
Durant la 1ère Guerre mondiale, il y aura 950 000 médaillés, la plupart à titre posthume. Familièrement appelée la Légion d'Honneur des sous-officiers.
Conditions :
- Être engagé sous les drapeaux depuis au moins huit ans
- Avoir été cité à l’ordre de l’armée
- Avoir été blessé au combat ou en service commandé
- S’être signalé par un acte de courage et de dévouement
Dans notre échantillon,  seulement 51 poilus se verront décerner cette décoration et la majorité à titre posthume, 16 pendant la durée du conflit.
institue la Médaille Militaire : elle est destinée aux non-officiers , qui sont désormais privés de Légion d'Honneur (hors cas très exceptionnels)

La Croix de guerre



Dès le début du conflit, le besoin de gratifier par une récompense les actes de bravoure  en plus des citations s'est fait sentir. Il faudra attendre avril 1915 pour en voir la création
Le 4 février 1915, Émile Driant présente et soutient devant l'Assemblée nationale, le rapport de la commission de l'armée. « Créons un ordre récompensant la valeur militaire, mais en lui donnant un nom bref qui sonne clairement et qui, à lui seul, exclut la faveur de l'ancienneté. On l'appellera la Croix de guerre, ce sera une croix de bronze clair, à quatre branches, surmontée d'une couronne de lauriers, et suspendue à un ruban vert uni, le vert de la médaille de 1870-1871, débarrassé des rayures noires qui symbolisaient le deuil de l'autre siècle. »
    la Croix de guerre est conférée de plein droit aux militaires des armées de terre et de mer, français ou étrangers, qui ont obtenu, pour fait de guerre pendant la durée des opérations contre l'Allemagne et ses alliés,
    une citation à l'ordre d'une armée, d'un corps d'armée, d'une division, d'une brigade .
Grade
    Étoiles
        Citation à l'ordre du régiment : bronze
        Citation à l'ordre de la brigade : bronze
        Citation à l'ordre de la division : argent
        Citation à l'ordre du corps d'armée : vermeil
    Palme
        Citation à l'ordre de l'armée : bronze
        5 citations à l'ordre de l'armée : argent
Même si, encore une fois, la majorité sera décernée à titre posthume, on reste frappé par le nombre assez restreint de Poilus récompensés, à peine 20 %

Autres

Certains officiers, en fonction de leur campagne avant le conflit, on reçu des médailles coloniales (Tonkin), des décorations étrangères, (Croix de St Georges). Sept Poilus on reçu la médaille commémorative et un se voit conférer le port de la fourragère verte à titre personnel.
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