Comme tout ville de l’arrière, Montargis au croisement de deux axes ferroviaires, nord sud et est ouest, va s'équiper pour recevoir les blessés. Tout le mois d’août va être consacré par les différentes sociétés de la Croix Rouges implantées à Montargis pour "monter" leur hôpital.
Les Ambulances
Il va nous falloir
maintenant passer de l'enthousiasme à la compassion. Au spectacle
des troupes qui partent gaiement, va succéder le spectacle
impressionnant des convois de blessés ramenés lamentablement.
Paris ne devant pas
recevoir de blessés, c'est sur la province qu'ils seront dirigés,
A Montargis, des
hôpitaux temporaires ont été installés à l'école st Louis (Au
château), au collège de jeunes filles, au collège de garçons, à
l’école primaire publique de garçons. Ces hôpitaux comprennent
ensemble 320 lits environ qui viennent s'ajouter au 100 lits de
l'hôpital mixte de Montargis,
Des hôpitaux
auxiliaires ont été en outre installé à l’école de fille de la
rue GAMBETTA, par l'association des dames françaises (28 lits) et à
Châlette , salle Pommereau, par la société de secours aux blessés
militaires (20 lits)
A Fontainebleau, 2000 lits sont préparés à l'hôpital
militaires , chez les sœurs de st joseph, au château, quartier des
princes rue st honoré, au carmel, aux héronnières, au collège
Carnot, au mess magenta
(L’écho du Gâtinais)
Cependant, dès la deuxième quinzaine du mois d’août, des convois de blessés passent par Montargis, ou l'infirmerie de la Gare est prête à les recevoir.
Un court articles, paru dans l'Echo du Gâtinais nous conte l'escapade de deux d'entre eux à Hôtel la gare...
Depuis quelques jours déjà, des passages de blessés se
produisent assez fréquemment à Montargis
Mercredi dernier, vers 10 heures d matin, un nouveau convois a
traversé notre gare.
Deux des soldats qui le composaient sont venus se restaurer à
l'hôtel de la gare. L'un appartient à un bataillon de chasseurs,
l'autre à un régiment de ligne. Tous deux, malgré les fatigues
subies et les blessures reçues, ne paraissaient pas trop éprouvés
par les effets de la campagne.
Le chasseur, engagé volontaire, avait été atteint d'une balle
dans le mollet ; le soldat de ligne, opérant sur la ligne de
feu en qualité de brancardier, poste éminemment dangereux, à eu
quatre doigt de la main gauche emportés par un éclats d'obus.
Tous deux étaient dirigés sur Limoges. A l'hôtel de la gare, ou
l'on eu pour eux beaucoup d'égards et d'attentions , les deux
blessés narrèrent aux personnes qui les entouraient diverses
anecdotes du théâtre de la guerre. Parlant de l'artillerie
ennemie, ils ont déclaré que le tir allemands étaient souvent
défectueux.
Nos deux soldats n'ont pas perdu leur bonne humeur : l'un
d'eux a déclaré que les allemands étaient des « froussards »
et qu'ils ne résisteraient certainement pas aux français a force
égale ; l'autre à manifesté quelque étonnement pour les
égards qu'on a en certain lieux pour les officiers ennemis fait
prisonniers. l écho du gâtinais (20/08/1914).
Nos deux "lascars", ont bénéficié de la
blessure fine qui sera plus tard recherchée pour être éloigné de l’enfer.
Remarquons aussi l'avidité de nouvelles des auditeurs, les réponses faites pour rassurer l’arrière.
Montargis va attendre la quasi fin de mois pour recevoir ses premiers blessés d'un train sanitaire. La chronique faite par l'écho du Gâtinais, n'est pas prolixe sur le type de train, permanent, ou semi-permanent, voir improvisé.
"
Les trains sanitaires improvisés se composaient de wagons couverts à marchandises qui recevaient au.moment du besoin, par les soins des hôpitaux d'évacuation, un aménagement temporaire spécial, ainsi que les moyens d'éclairage nécessaires. ../..
La préparation d'un train sanitaire improvisé par le personnel réglementaire de 45 infirmiers exigeait de nombreuses opérations, dont la durée totale peut être évaluée à. sept heures.../..
Le train comprenait au maximum 40 wagons, dont une voiture de 1. re classe ou mixte pour le
personnel, 6 fourgons à frein pour le matériel et les bagages et 33 wagons pour les blessés. ../..
(les trains sanitaires, Larousse médical 1916)
L’Évacuation des blessés de Guerre E Feullié La revue rose dec 1914, Gallica)
Arrivage de Blessés
"C
'est lundi (le 24 Aout) vers 3 heures du matin , qu'est arrivé en gare de
Montargis le premier convois de blessés à destination de notre
Ville.
Ces blessés, au nombre de 354 dont 10 officiers, appartenait à
divers régiments: 26e , 69e, 230e, d'infanterie, 4e chasseurs, etc
La plupart étaient atteint de blessures en général peu graves,
aux membres. Tous supportaient avec un courage et un sang-froid
admirables, les blessures éprouvés et tous avaient une égale
confiance dans la victoire de nos armées.
Sur le quai de la gare, se trouvait M. Thoué sous préfet;M.
Falour, maire, les médecins militaires des hôpitaux, M. Duval,
économe de l'hôpital ; M. Faleau , Officer gestionnaire des
salles militaires ; les membres de l’association des dames de
françaises et de laSociété de secours aux blessés.
Des voitures, des automobiles requises dans la nuit, ont
rapidement transportés les blessés dans les divers hôpitaux de la
ville.
L’après midi, M. Vitry, le très sympathique préfet du
Loiret, accompagné de MM. Thomé, sous-prefet, Falour, maire ;
Donon, directeur des service agrcoles, a visité les hôpitaux et
s'est entretenu avec les blessés. A l'hospice, les visiteurs ont
été reçus par MM. Cribiler, administrateur ; Daval et
Falleau.
Le lendemain mardi, Mmes Chautemps et Falour, accompagnées de MM.
Thomé, Fallour et Poichauvin , ont distribué généreusement des
paquets de tabacs aux blessés."
L'écho du gâtinais 27aout 1914
Voir l'implantation des différentes formations ICI
Le Maire va demander aux différentes formations sanitaires des listes de Blessés, que nous retrouvons aux Archives Municipales au x différentes cotes, elles seront dressées à la fin de la première semaine de septembre,
Ces listes de blessé en traitement sont présentées de différente manière, elles vont évoluer dans le temps et, après le mois de décembre 1914, on ne retrouve plus de trace aux archives municipales.
Les seules traces que l'on retrouve sont bien sur les décès enregistrés à l'état civil, et les tombes au Carré Militaire (voir le relevé sur
Memorial genweb ) une bréve présentation sur un autre blog.
Le prochain billet portera sur cette liste de bessés